Les semaines qui ont précédé mon départ au Brésil, j’ai entendu une foule de réactions, dont certaines très surprenantes : « Tu vas au Brésil ?! Mais tu sais qu’il y a là-bas pas mal de violence ?! Surtout, fais attention à toi, ce n’est pas très sûr !... Pourquoi aller au Brésil ?! Il y a des endroits aussi jolis beaucoup plus sécurisés ! » Heureusement que les personnes qui s’inquiétaient autant pour moi n’avaient jamais mis les pieds au Brésil !... Je suis arrivé à Salvador sans aucune crainte. Dimitri nous avait au préalable fait certaines mises en garde qui avaient suffi à me rassurer ; car Salvador n’est en soi pas plus « dangereux » que Paris, c’est simplement une ville où les inégalités sociales sont plus vives. Plus de 30% des Bahianais ne mangent pas à leur faim !... Dans ces conditions, il est évident que parcourir les rues de la ville avec camescope Sony au cou, sac Vuitton au bras ou bague aux mille diamants au doigt ne peut relever que de la provocation ! C’est son comportement qui peut être dangereux pour soi. Car il ne faut pas chercher à se faire remarquer, lorsqu’on circule à Salvador : une tenue simple, pas de gadgets électroniques ni de bijoux (ils font des marques au bronzage), une attitude modeste, avenante, tranquille… En règle générale, les Bahianais sont très gentils. Ils n’ont jamais hésité à essayer de nous rendre service. Bien sûr, il y a ceux qui quêtent et qui réclament de manière insistante parfois. Il faut être ferme et clair dans son attitude, quelle qu’elle soit - chacun a sa conscience. Le plus dur est, quand on n’y est pas habitué, de faire face à ces gamins des rues, totalement sous l’emprise du crack, dénudés, amaigris, sales, crevant la dalle et faisant plusieurs années de moins que leur âge réel. Ils vous réclament un peu de nourriture, une canette – qu’ils s’empresseront de revendre aussitôt pour récupérer un peu d’argent pour le crack : il faut se préparer à en croiser au cours de votre séjour.
Il est également nécessaire de faire attention aux endroits que vous empruntez : inutile de tenter le diable et d’aller dans des rues situées en-dehors des quartiers touristiques ou fréquentés. Attention aussi à ne pas faire preuve de naïveté et de ne pas tenter de prendre des raccourcis passant dans des quartiers très défavorisés, comme l’auteur de ce texte a failli le faire car un homme lui faisait un signe !...
Christophe Voros
Christophe Voros
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