dimanche 5 décembre 2010

Bouger à Salvador (suite)

Christophe continue son journal de voyage...
Pour ce qui nous concerne, nous avons bénéficié, dans la majeure partie des cas, de taxis attitrés, connaissances de Dimitri et bénéficiant de toute sa confiance – et de la nôtre par extension ! La seule fois où nous avons fait appel à un taxi « quelconque », ce fut un jour à un arrêt de bus : il s’arrêta, nous interpella par la fenêtre ouverte, et nous nous y engouffrâmes, avec une Bahianaise que nous ne connaissions pas et qui semblait vouloir aller dans la même direction que nous (du moins nous l’espérons pour elle !).
« Arrêt de bus » : voilà bien un terme qui mérite que l’on s’y attarde un peu ! En effet, il existe bel et bien quelques abris, ça et là, que l’on ne remarque pas toujours au premier abord. En réalité, ce sont les gens qui attendent que l’on voie. D’ailleurs, le plus sûr moyen de repérer une « station » de bus est de chercher un groupe de personnes attendant sur un trottoir et regardant dans la même direction. Et là, effectivement, vous verrez des bus s’arrêter à proximité du groupe : souvent assez près du trottoir, parfois au milieu de la route. Car ce qui semble avant tout compter pour un bus, c’est d’avancer. Les Bahianais doivent saisir leur bus au vol de telle sorte qu’ils n’en entravent pas la course effrénée. Ils font un signe bien visible au chauffeur de celui qui les intéresse et courent à l’arrière (l’entrée se fait par l’arrière, la sortie par l’avant, sauf pour les personnes âgées, handicapées et les femmes enceintes qui bénéficient d’un régime de faveur par la gratuité). Si vous n’êtes pas habitué à la marche en tongs, gardez vos baskets durant les premiers jours – conseil de prudence. Car, lorsque vous réussissez à monter dans le bus après un petit sprint élégant (combien nous sont passés sous le nez, faute d’avoir été assez réactifs et rapides !), ce dernier redémarre sans plus attendre, que la porte se soit refermée ou non. Il est donc important de bien s’accrocher pour ne pas à avoir à attendre le suivant. Avant la montée dans le bus, dernier conseil : apprenez à déchiffrer rapidement les directions et les principaux arrêts, mentionnés sur des panonceaux derrière le pare-brise et sur le côté, près de l’entrée. En effet, ne cherchez pas le plan des lignes, vous n’en trouverez pas. En revanche, pour pallier à ce manque, vous pouvez compter sur la gentillesse des Bahianais qui, même si vous parlez un déplorable portugais, n’hésiteront pas à se renseigner auprès du chauffeur pour vous. Un sourire, un pouce levé, et l’affaire est entendue. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, non ?
Vous êtes arrivé à monter dans le bus ?  Bravo ! Mais avez-vous pensé à préparer votre monnaie ?! Le voyage est évidemment payant : 2,30 Réals en général, quelle que soit votre destination (parfois 2,50, ou 3 pour les bus plus petits et climatisés). Un(e) caissier(e) vous rend la monnaie si nécessaire (n’abusez pas avec des gros billets), vous passez le petit portillon et vous vous trouvez une place assise si vous avez de la chance. Il est en effet bien plus agréable de circuler assis : la conduite est vigoureuse – brusque pourront dire certains – et les amortisseurs sont morts depuis belle lurette ! Les bons côtés du« chaloupage » : des rencontres agréables ! Des Bahianais prêts à converser avec vous (trop peu de touristes prennent le bus, quel dommage !), quelques étrangers qui vous entendent parler le français et qui « adorent la France » (comme des jeunes Américaines de Boston qui rêvent de France !), des gens, même, essayant de blaguer avec vous (encore faut-il parler le Portugais, ce qui n’est pas le cas de l’auteur, qui a dû passer à côté de pas mal de choses !). En bref, le bus, c’est le moyen de locomotion urbain le plus pratique, le plus sympa et le plus économique ! A utiliser en complément de la marche !

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